Eau, Environnement

5 ans pour restaurer le ruisseau du Gouyanzeur

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Alors qu’il méandre en plein cœur de notre territoire, traversant pas moins de 7 communes, le ruisseau du Gouyanzeur a perdu de sa vitalité… et ne remplit plus correctement ses fonctions naturelles. Classé en « mauvais état écologique », il bénéficie à partir de cet automne d’un important programme de travaux mené par Auray Quiberon Terre Atlantique. Objectif : recréer des connexions avec les rivières et zones humides alentour, et y faire revivre une biodiversité nécessaire à l’équilibre de notre écosystème local.

De sa source à Brec’h jusqu’à la rivière de Crac’h au lieu-dit Kerguoc’h, le ruisseau du Gouyanzeur sinue, s’écoule et serpente sur un peu plus de 10 km au cœur des champs et le long de nos routes, traversant Ploemel, Erdeven et Plouharnel puis Carnac, où il rejoint son affluent principal, le ruisseau Coët Atouz.

Diagnostiqué en « mauvais état écologique »

Depuis 2022, une importante phase de diagnostic a permis d’identifier les zones les plus dégradées du Gouyanzeur, dessinant ainsi une feuille de route des travaux à venir et des aménagements à faire dans le cadre d’un CTMA (pour Contrat Territorial Milieux Aquatiques).

La « Directive Cadre sur l’Eau », norme européenne en la matière, classe l’état écologique des rivières en associant deux critères :
- Une analyse de la qualité physico-chimique de l’eau
- Une biologie du cours d’eau, à savoir quelles espèces vivantes, insectes, poissons, végétaux aquatiques, etc. y habitent

Avec une qualité d’eau très moyenne et une biodiversité relativement pauvre, le Gouyanzeur a ainsi été classé « en mauvais état écologique ». Ses « défauts » : une morphologie trop linéaire, un lit sableux, un courant identique (assez lent) sur toute sa longueur et une faible profondeur d’eau.

5 ans de travaux au service de la biodiversité

En fonction des différentes dégradations naturelles ou humaines supportées par le ruisseau du Gouyanzeur, il a été décidé d’appliquer ce plan d’action :

1/ recréer le tracé des méandres
grâce à d’anciennes cartes par exemple, ou en suivant la topographie (= le relief du terrain) et la composition du sol. Parfois le lit a été déplacé ; il sera alors remis dans son lit d’origine.  
Contraint à être linéaire pour des facilités d’exploitation ou parfois busé (=enterré), il sera remis à ciel ouvert et redeviendra sinueux.

2/ recharger le fond du lit avec des cailloux de petite taille. Cette opération a 3 propriétés attendues :
-    resserrer le lit, qui est devenu beaucoup trop large à certains endroits. Ainsi, le ruisseau pourra déborder naturellement en période de crue.
-    diversifier le fond du lit qui a parfois pu être curé et est devenu trop sableux
-    retrouver les capacités épuratoires du cours d’eau (filtrage naturel) grâce à ces cailloux

3/ créer des épis, en bois ou en cailloux, pour diversifier les écoulements. Objectif : recréer des zones où l’eau s’écoule plus doucement et d’autres où le mouvement accélère.

4/ restaurer et entretenir la végétation des berges : il s’agit ici de rajeunir la population qui se trouve au pied des berges.

5/ retirer les embacles qui obstruent totalement l’écoulement. Certains sont utiles pour créer des abris ou une source de nourriture pour la faune locale, certains seront conservés et même fixés, mais aucun ne doit couper totalement le flux de l’eau.

6/ protéger les berges en posant des clôtures et des abreuvoirs. Cette opération a elle aussi plusieurs objectifs :
-    éviter les piétinements de vaches, chevaux, moutons ou autre qui accélèrent l’affaissement des berges
-    supprimer l’accès des troupeaux directement au cours d’eau, et ainsi réduire le risque de pollution bactériologique (excréments dans l’eau)

7/ améliorer les ouvrages de franchissement, en veillant à installer ou réhabiliter des ponts et des buses adaptés. L’objectif : retrouver une continuité écologique.
Aujourd’hui celle-ci est rompue : des chutes d’eau en aval de ponts ou de buses actuels empêchent les poissons de remonter le cours d’eau et les sédiments (cailloux et sable) de circuler sans entrave.
Les travaux d’amélioration consistent à soit remplacer des ouvrages, soit à les supprimer, soit en créer de nouveaux, telles des rampes de roches pour remplacer une « marche ».

Le calendrier des travaux

Les travaux ont débuté cet automne, et se poursuivront jusqu’en 2027. Ils ont lieu en grande majorité sur des terrains privés, pour lesquels des conventions sont signées avec les propriétaires.

En 2023, les travaux ont débuté par Ploemel et Carnac. Afin de ne pas perturber le fonctionnement du ruisseau et sa crue hivernale, ils reprendront désormais en avril 2024, en se poursuivant vers Erdeven, Plouharnel et Crac’h.
Et ainsi de suite jusqu’à 2027… en essayant, dans la mesure du possible, de travailler de l’amont vers l’aval.

Un Contrat Territorial qui couvre les petits affluents

Le Gouyanzeur n’est pas le seul ruisseau du territoire à subir les péripéties du temps et des hommes. Ainsi, deux affluents côtiers de Crac’h et d’Auray, trop petits pour être étudiés seuls, ont été inclus dans le présent « Contrat Territorial Milieu Aquatique » afin qu’ils bénéficient eux aussi d’une étude et d’une remise en état. Il s’agit de :
-    « Pont er Rui » (connu aussi sous le nom de « Vigueac’h »
-    ruisseau du Roch Du