Eau

Un accord historique à plus de 36,7 millions d’euros et une nouvelle station d’épuration à Locoal-Mendon

Lundi 6 septembre 2021, Auray Quiberon Terre Atlantique, l’État, l’agence de l’eau Loire-Bretagne et le Département du Morbihan se réunissaient sur l’exploitation ostréicole des Viviers de la Ria à Locoal-Mendon, dans le cadre de la signature d’un accord historique d’un montant de 36 776 500 euros pour la protection des usages conchylicoles et des sites de pêche à pied. Une mobilisation à la hauteur des enjeux et de la volonté forte d’accélérer le déploiement des opérations et travaux en faveur de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques. Cette signature est l’occasion pour les partenaires d’inaugurer la station d’épuration de dernière génération mise en service le 1er juillet à Locoal-Mendon.

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Près de 37 millions d’euros (M€) sur 3 ans pour la qualité de l’eau

L’objectif du Préfet du Morbihan, de la Communauté de Communes Auray Quiberon Terre Atlantique et de l’agence de l’eau Loire-Bretagne est clair et très ambitieux. Il s’agit d’améliorer les systèmes d’assainissement pour préserver les usages littoraux et les eaux côtières en réduisant, voire en supprimant, tout déversement d’eaux usées non traitées dans la nature. Pour cela les partenaires se sont engagés à investir conjointement près de 37 M€ sur 3 ans :

  •         15 720 000 euros pour réhabiliter les réseaux et postes de relèvement vétustes,
  •         13 795 000 euros pour moderniser les stations d’épuration de Crac’h, Carnac, et Plouharnel et déployer des unités de désinfection des eaux épurées,
  •         3 950 000 euros pour étendre certains réseaux d’assainissement dans les secteurs sensibles où la réhabilitation des assainissements non collectifs est rendue difficile,
  •         3 246 000 euros pour contrôler les branchements d’assainissement et d’eaux pluviales des particuliers et les mettre en conformité, ainsi que pour réhabiliter les systèmes d’assainissement non collectif défaillants jugés prioritaires,
  •         65 500 euros pour finaliser la mise en œuvre d’équipements d’autosurveillance sur les réseaux de collecte et mettre un œuvre un diagnostic permanent.

Agence de l’eau Loire-Bretagne : une contribution majeure à hauteur de 17,4 M€

Cette aide financière exceptionnelle d’un montant total prévisionnel de 17,4 M€, va permettre de développer des solutions nouvelles et concrètes notamment pour fiabiliser le fonctionnement hydraulique des ouvrages, réhabiliter les réseaux d’assainissement et moderniser les équipements situés sur les bassins prioritaires des stations d’épuration de :

  •         Lann Pont Houar à Crac’h
  •         Kergouellec à Carnac
  •         Kerneve à Plouharnel
  •         Kerran à Saint-Philibert
  •         Pont er Bail à Quiberon
  •         Locoal-mendon, Landaul et Landévant

Plus de 2,5 M€ seront enfin investis sur des programmes de contrôles de branchements et de réhabilitation des systèmes d’assainissement.

 

Plan France Relance : 2,1 M€ de soutien de l’État pour l’assainissement collectif

La Communauté de Communes s’est également positionnée sur le plan de relance national « France Relance » pour obtenir un soutien spécifique et ambitieux en matière d’assainissement.

Cette dotation d’environ 2,1 M€, obtenue avec l’aide du Préfet du Morbihan, va permettre de programmer pour 12,9 M€ de travaux de sécurisation des sites prioritaires :

  •  6,3 M€ pour réhabiliter les réseaux d’assainissement
  • 1,9 M€ pour sécuriser des postes de refoulement
  • 3,6 M€ pour étendre des réseaux d’assainissement en Zone à enjeux sanitaires (ZES)
  • 1,1 M€ pour optimiser et moderniser les stations d’épuration

Le Conseil départemental du Morbihan contribue à hauteur de 3 M€

Le Conseil départemental du Morbihan est également sollicité sur de futures demandes d’aide pour un montant total de travaux de l’ordre de 3 millions d’euros.

 

Un Plan Marshall à plus de 50 M€ à l’échelle du mandat

Depuis sa création en 2014, Auray Quiberon Terre Atlantique a fait de la reconquête de la qualité des eaux une de ses priorités, en particulier sur les bassins versants des rivières d’Auray, de Crac’h, de la Ria d’Etel, de Plouharnel et de la Baie de Quiberon. En effet, elle a déjà investi 40,5 M€ depuis sa création dont 11,6 M€ ont été mobilisés sur la modernisation des stations d’épuration et 23,4 M€ sur les réseaux d’assainissement. Cet accord passé avec le Préfet du Morbihan et l’agence de l’eau Loire-Bretagne va permettre de soutenir un plan 2020-2026 ambitieux de 50 M€ établi à partir des investigations menées sur le terrain et qui ont permis d’identifier, sur les 4 bassins versants conchylicoles, les risques potentiels de pollution (études des profils de vulnérabilités conchylicoles financées à hauteur de 96 630 € par l’agence de l’eau).

 

Exemples de travaux majeurs actuellement en cours

Carnac (depuis le 24 avril) – 2,5 M€

Les réseaux d’assainissement présentent d’importants signes de vétustés et des problèmes de structuration. Datant des années 70, des infiltrations d’eaux parasites (eau de pluie et nappe) viennent engorger le réseau et l’exposent à des risques de ruptures de canalisation. Aussi, afin d’éviter tout risque d’écoulement et de pollution du milieu naturel, plus de 2,9 kilomètres de canalisations et les branchements au réseau associés vont être réhabilités rien qu’entre avril 2021 et juin 2022. Un chantier important réalisé en plusieurs phases.

 

Erdeven (depuis le 27 avril) – 0,5 M€

Ces réseaux qui collectent l’ensemble des effluents du bourg et les transportent vers le poste de refoulement situé rue du Grand Large, avant d’être acheminés vers la station d’épuration, jouent un rôle majeur dans le système d’assainissement des eaux usées des Erdevenois. Vétustes, ces réseaux reçoivent beaucoup d’eau de pluie et de nappe par infiltration ce qui les engorgent et présente des risques de ruptures de canalisations. Aussi, les deux principaux réseaux situés rue du Grand Large sont actuellement renouvelés et renforcés par la pose de nouvelles canalisations plus résistantes et adaptées à la nature du sol. Au total, plus d’un kilomètre de canalisations ainsi qu’une trentaine de branchements seront renouvelés, afin de prévenir tout risque de pollution.

 

Locoal-Mendon (depuis le 18 mai) – 1,5 M€

Locoal-Mendon, et en particulier la Pointe de Penines et Corn er Porh, sont des secteurs définis comme prioritaires dans les actions du programme de protection de la qualité de l’eau, de par la proximité avec la ria d’Etel et les activités conchylicoles présentes à proximité. C’est pourquoi il a été décidé de raccorder l’ensemble des habitations et les trois chantiers ostréicoles présents sur le secteur au réseau d’assainissement collectif. Ainsi, pour une durée estimée à 12 mois, Auray Quiberon Terre Atlantique entreprend la pose de plus de 3,5 kilomètres de canalisation et la création de 180 nouveaux branchements.

 

Une nouvelle station d’épuration depuis le 1er juillet à Locoal-Mendon (2,5 M€)

Durant près d’une année, les engins de travaux se sont relayés sur le chantier de la station d’épuration de Locoal-Mendon, à Pont Lesdour. Mise en service au 1er juillet dernier, elle remplace les anciens lagunages sous-dimensionnés. Malgré le contexte de crise sanitaire, le calendrier des travaux a été respecté, la nouvelle station traite désormais les eaux usées de 4 400 habitants. Un équipement performant, reposant sur la technique des « boues activées » qui utilise l’épuration biologique. Pas très loin de là, sur la route de Saint-Eloi, un poste de refoulement de 120 m3 a été construit sur le site de l’ancienne station d’épuration. Ce poste permet le transfert des eaux usées de la commune vers la nouvelle station d’épuration. Les deux chantiers ont été menés de front, tout comme le déploiement des canalisations qui relient les deux sites. Les deux ouvrages sont équipés d’un système de traitement des odeurs.

Pourquoi ces travaux ?

Assurer un acheminement sécurisé des eaux sales des éviers, douches et toilettes vers une station d’épuration performante où elles seront traitées et contrôlées avant leur rejet dans la nature, est un enjeu environnemental majeur. En effet, le bon état, la performance et le dimensionnement des équipements sont des conditions primordiales pour garantir un traitement irréprochable des eaux usées, limiter les écoulements dans la nature et ainsi préserver les milieux naturels et les écosystèmes. Il s’agit ici notamment de préserver la ria d’Etel, située à proximité.

Comment seront traitées les eaux usées ?

Les eaux usées passent tout d’abord à travers une fine grille qui permet de piéger les déchets plus ou moins volumineux. Puis elles sont débarrassées des graisses maintenues à la surface à l'aide de bulles d'oxygène, et du sable qui tombent au fond de bassin. Les eaux sont ensuite dirigées vers le bassin d'aération dans lequel des micro-organismes décomposent, par oxydation, les matières organiques. La pollution phosphatée est quant à elle dégradée par un traitement physicochimique. Les eaux sont enfin transférées vers le clarificateur pour être débarrassées des matières en suspension, puis vers un dernier traitement permettant d’éliminer microparticules et bactéries, avant d’être rendues à la nature. Les boues sont séchées sur des lits plantés de roseaux d’une superficie totale de 2 350 m², les graisses sont récupérées pour être traitées et les sables sont lavés et stockés pour être revalorisés.

Qui finance cet équipement ?

D’un montant total de 2 517 317 €, cet investissement est financé à 50% par l’agence de l’eau Loire-Bretagne, à 30% par le Conseil départemental du Morbihan et à 20% par la Communauté de Communes Auray Quiberon Terre Atlantique.

 

Une aide de 30% en 2021 pour des travaux auprès de propriétaires d’assainissements non collectifs défaillants

Sur l’ensemble des 11 500 systèmes d’assainissement individuels présents sur le territoire, 1 700 doivent être mis aux normes par leurs propriétaires dans un délai réglementaire de 4 ans. Pour faciliter la réalisation de ces travaux, la Communauté de Communes a fait le choix, dès 2014, de prendre la compétence « réhabilitations groupées des assainissements individuels » qui permet d’aider financièrement les propriétaires de systèmes d’assainissement individuels défaillants situés en zones sensibles. Un nouveau programme d’aide est en cours pour 2021 pour accompagner, avec l’agence de l’eau Loire-Bretagne, 60 nouveaux foyers qui souhaitent se mettre en conformité.

 

En 2015, la Communauté de Communes a également souhaité rendre obligatoires les contrôles de branchements lors des cessions immobilières et d’opérations volontaires. Des contrôles sont également effectués en amont de réhabilitations de réseaux d’eaux usées ou lors de recherche de pollution. Résultat, sur les 14 700 raccordements contrôlés à ce jour (dont 12000 situés sur des secteurs sensibles), 12% (soit 1 800 raccordements au réseau collectif) ont été jugés « non conformes » et nécessitent donc des travaux.

 

Aussi, afin d’aider le plus grand nombre, cet accord passé avec l’agence de l’eau intègre une aide financière à hauteur de 50% des études et des travaux de mise en conformité. Soumises à conditions, ces aides concernent les secteurs sensibles de Auray, Belz, Brec’h, Carnac, Crac’h, Etel, Erdeven, La Trinité-sur-Mer, Landaul, Landévant, Locoal-Mendon, Locmariaquer, Ploemel, Plouharnel, Pluneret, Quiberon, Saint-Pierre Quiberon, Saint-Philibert et Sainte-Anne d’Auray.

 

 

Un concessionnaire mis à contribution jusqu’à 2032

Le 7 février 2020, les Conseillers Communautaires ont souhaité profiter de l’attribution de la concession du service public d’assainissement collectif pour imposer à l’opérateur retenu, au 1er janvier dernier, de nouvelles et nombreuses exigences en matière de qualité de l’eau :

-        état des lieux (audit détaillé des risques H2S, des postes les plus critiques, autopsies de membranes des stations équipées, l’enrichissement d’un atlas des situations à risques sanitaires, géoréférencement des branchements et regards tout au long du contrat…)

-        surveillance et contrôles (campagne semestrielle des sulfures d’hydrogènes qui détériorent les réseaux, analyse microscopique des boues, suivi et localisation précis des eaux parasites, auto-surveillance des rejets, notamment ceux des stations de Carnac et saint-Philibert, suivi bactériologique des coquillages sur les stations d’épuration de Carnac, Plouharnel et Saint-Philibert, gestion des abonnés assimilés domestiques avec rejets susceptibles d‘être non domestiques avec contrôles inopinés…)

-        gestion d’évènements exceptionnels (étude visant à augmenter le débit de pompage sur les postes en situation de saturation hydraulique, fourniture de 9 pompes supplémentaire en cas de défaillance, diagnostic Opérationnel Pré-Crise (DOPC) du système d’assainissement, exercices de crise sur la durée du contrat…)

-        maintenance, renouvellement et sécurisation des réseaux (travaux de renouvellement d’un kilomètre de réseau par an pour 6 M€, renouvellement de 500 branchements défaillants par an pour un mont de 8,9 M€, travaux de renouvellement de postes de refoulement et de modernisation de stations d’épuration pour 14 M€,

-        transparence (accès en ligne aux données pour les professionnels de la conchyliculture…)

 

Les Comités de Rivière, des lieux d’échanges entre professionnels et acteurs publics

Depuis de nombreux mois s’est installé un vrai dialogue entre toutes les parties prenantes. La Communauté de Communes et les professionnels bien sûr, avec la création de Comités de rivière, mais aussi le Département du Morbihan et les services de l’État, l’agence de l’eau Loire-Bretagne en premier lieu. Tous les sujets y sont abordés : contrôle des installations, identification des sanctions possibles, perspectives de rénovation des réseaux…

 

Chiffres clefs

24 communes (dont 19 communes littorales ou estuariennes) étendues sur 521 km2

4 bassins versants conchylicoles (Ria d’Etel, Baie de Quiberon-Anse de Plouharnel, Rivière de Crac’h-Saint-Philibert et Rivière d'Auray)

980 kilomètres de cours d’eau

360 kilomètres de littoral

6 Zones à Enjeux Sanitaires sur Crac’h, Carnac, Saint-Philibert, La Trinité-sur-Mer, Locmariaquer, Ploemel)

130 entreprises conchylicoles pour 650 emplois environ

90 000 habitants l’hiver et plus de 270 000 habitants l’été (36 % de résidences secondaires)

15 stations d’épuration pour 57 535 abonnés et une capacité d’épuration cumulée de 236 000 habitants

870 kilomètres de réseau de collecte, 371 postes de relèvement

11 500 systèmes d’assainissement individuels